La Loire, une barrière généalogique

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Dans mon ascendance, La Loire a très probablement joué un rôle de "barrière généalogique". Découvrez pourquoi dans cet article.

Dans toute généalogie ascendante on peut trouver plusieurs fois les mêmes ancêtres. Cela s'explique parce que des descendants de ces ancêtres, qui sont donc cousins plus ou moins éloignés, ont eu des enfants. Dans l'ascendance de ces enfants et celle de tous leurs descendants, on trouvera, au moins deux fois, ces ancêtres communs aux deux parents. En terme généalogique, on parle d'implexe. Le plus grand nombre d'implexe de mon arbre est formé par le couple Jacques VETELÉ et Catherine CLÉMOT mariés vers 1650 et dont je descends au moins 12 fois.

La géographie est un facteur déterminant de l'existence ou non d'implexe. Si tous vos ancêtres sont particulièrement mobiles, il y aura peu d'implexes dans votre ascendance. Si seule la grand-mère maternelle est italienne, il n'y en aura pas moins d'implexe dans son ascendance comme dans celle des trois autres grands-parents bretons. Il pourra d'ailleurs exister des ancêtres communs entre la mère et le père. En revanche, il y a très peu de chance pour que le grand-père maternel et la grand-mère maternelle aient un lien de parenté du fait de la trop grande distance géographique de leurs origines. Dans ce cas de figure hypothétique, le père pourra avoir un fort taux de consanguinité tandis que la mère en aura un faible à cause de cet obstacle géographique. Les familles aristocratiques font exception à cette règle. Historiquement très internationale, leur population restreinte et la conservation du milieu social obligent à la consanguinité et le nombre d'implexes est ainsi démultiplié malgré les distances. Ainsi Christian IX de Danemark né en 1818 est l'ancêtre de la plupart des familles royales d'Europe régnantes ou ayant régné (Margrethe II de Danemark, Harald V de Norvège, Albert II de Belgique, Elisabeth II d'Angleterre et son époux Philippe d'Edimbourg, Sophia de Grèce, Margarete de Roumanie, etc.).

Nos ancêtres trouvaient traditionnellement leur conjoint(e) dans leur commune ou les communes voisines. Les lieux d'origine de mon père et de ma mère sont éloignés de 30 kilomètres. A l'échelle d'une généalogie cela auraient classiquement favorisés les implexes formés par des ancêtres communs à mon père et à ma mère. Or ils partagent seulement 5 liens de parenté dont le plus proche se situe du 8 au 8e degré. En effet, si le territoire de mes ancêtres occupe un rayon restreint d'envion 60 km de diamètre, La Loire sépare mes racines paternelles au nord de mes racines maternelles au sud. Elle limita donc des échanges normalement bien plus fréquents en l'absence de fleuve. La répartition des VOISINE sur ce secteur, par exemple, montrent qu'ils ne gagnent pas le sud de la Loire avant le XIXe siècle.

Je me suis amusé à tracer La Loire sur un arbre généalogique circulaire de mon ascendance. Je me suis alors aperçu que l'ensemble de mes ancêtres maternels se situaient tous au sud de La Loire dans les Mauges et le vignoble nantais et parfois en bordure de Loire. Ma mère enregistre un coefficient de consanguinité important.

 

La Loire tracée sur un arbre ascendant circulaire
en blanc, La Loire

 

Côté paternel, les origines sont nettement plus hétérogènes car plusieurs ancêtres ont traversé La Loire dans le sens sud-nord ! Le coefficient de consanguinité de mon père est de fait moins important même si significatif. Dans mon ascendance ce sont donc les "nordistes" (comme les VOISINE) qui ne franchissent pas La Loire... Mon père dérogea à la tradition en effectuant le chemin inverse nord-sud comme un certain Jean François LORTIE qui en son temps n'était plus à un fleuve prêt puisqu'il venait de Brou dans l'actuel département de l'Eure-et-Loir. De cette quasi absence de lien de parenté entre ma mère et mon père découle un coefficient de consanguinité nul pour ma fraterie. Et voilà comment la Loire a limité pendant des siècles le brassage des populations entre sa rive droite et sa rive gauche. Etonnant, non ?

2 commentaires

  • Bonjour ! Je découvre ton site, superbe ! Nous sommes au moins cousins Joomla :-) Pour le reste, j'en doute... Mes aïeux qui ont franchi la Loire venaient de plus au sud, notamment d'Auvergne ; d'autres ont longé ses affluents dans le Loir-et-Cher, et les derniers se sont contentés de rester au nord ;)
    Bonne continuation !
    M.

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